Bouquiner Plus

Un projet The Madman

Max, de Sarah Cohen Scali

Max, de Sarh Cohen Scali est paru aux éditions Gallimard Jeunesse en 2012.

Résumé :

Max pour sa mère, Konrad pour le Dr. Ebner. Ce bébé n'est pas comme les autres. Il fait partie du programme Lebensborn, un programme apparu en 1933 en Allemagne et créé par Himmler, le bras droit d'Hitler. Ce programme consiste à faire "s'accoupler" les meilleurs "spécimens" de la race aryenne afin d'obtenir des enfants représentant l'élite du monde, selon les nazis. Konrad/Max est le parfait enfant représentant cette "race", ainsi que le premier. C'est le début d'une histoire bouleversante, parfois choquante, dans le corps d'un fœtus, bébé, enfant, élevé dans la seule et unique idée qu'il doit sauvegarder la "race". Extrait du résumé du roman : « Je suis l'enfant du futur. Conçu sans amour. Sans Dieu. Sans Loi. Sans rien d'autre que la force et la rage. Je mordrai au lieu de téter. Je hurlerai au lieu de gazouiller. Je haïrai au lieu d'aimer. Heil Hitler ! »

Avis :

Personne ne pourra refermer ce livre et dire : "Wahou, c'était génial !". Parce que Max n'est pas génial. Il ne procure aucune joie, aucun amour, aucune compassion. Rien qu'une froideur brutale et violente. Choquante. Bouleversante. Max est bouleversant.

Le début de l'histoire commence de façon totalement nouvelle. Max est encore un fœtus, qui est sur le point de naître. Et Max sait déjà tout. Il sait par qui et pour quoi il a été conçu. Dans quel but. Il sait qu'il va être le premier représentant de la race aryenne. Il doit être blond aux yeux bleus et grand, fort. Il sait qu'il hait les Juifs, les Tziganes et les homosexuels. Il sait que les hommes doivent se battre et que les femmes doivent enfanter. Et en seulement quelques pages, le début dans la vie de ce bébé nous choque. Il utilise des mots percutants, parfois vulgaires, violents. Il ne doutes de rien. Son but : servir Hitler, toute sa vie. Pour la première fois, je me suis retrouvée dans un roman sur la Seconde Guerre Mondiale du côté nazi. Et on n'en sort pas indifférent.

Pendant toute la première moitié du livre, Max, ou Konrad, comme il préfère, ne parle de rien d'autre que du Reich. D'Hitler. De la race aryenne. Il dénigre tout le reste. L'amour, la famille, le bonheur. Il parle de ce début de guerre avec tant de férocité, de dureté. A un, deux ou encore trois ans, c'est déjà un monstre. Un monstre créé de toutes pièces, conçu pour vouer une fidélité sans égale à Hitler.

Vulgarités et même obscénités. Le gosse ne se prive pas de raconter les pires choses auxquelles il assiste, avec toujours ce détachement. Comme si tout était normal. Un viol ou encore un meurtre. Si Hitler l'a décidé, alors c'est bien. Voilà comment pense Konrad.

C'est très étrange, car quand il va faire une rencontre (je n'en dis pas plus) qui va complètement modifier son image de cette Allemagne qui lui semblait si parfaite, c'est uniquement à ce moment- là qu'il semble devenir un véritable enfant. Au lieu de vieillir en grandissant, il quitte son rang d'adulte prématuré au fil des pages. Cependant, l'auteure conserve un ton très brusque et cru pour montrer que son personnage reste le même, et que sa façon de voir les choses découlera toujours d'une éducation hitlérienne.

Il y a eu pas mal de débats sur le fait que ce roman était publié en Jeunesse. Même pour moi, c'était éprouvant, alors que je lis vraiment beaucoup plus que la plupart de mes camarades et que j'en ai vu d'autres ! Mais Max, c'est vraiment le summum, et je pense que ce roman n'aurait pas dû être classé en Jeunesse.

En bref :

Un roman bouleversant, violent, cru, intense, qui nous fera découvrir une autre vision de la guerre et "dont on ne sort pas indemne" (extrait du résumé du livre). A ne pas mettre dans les mains de n'importe qui !

Je mets +3 à ce roman.

Couverture du roman "fondu" avec une photo d'une école nazi comme celles citées dans le livre.

Couverture du roman "fondu" avec une photo d'une école nazi comme celles citées dans le livre.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article